ANTONIO PRETE
L'Imperfection de la lune

Traduit de l’italien par Judith Lindenberg

Juin 2007

Olympe Aguado
Éclipse de lune du 13 octobre 1856
Épreuve sur papier salé d’après un négatif sur verre au collodion humide (13,2 x 17,1 cm) imprimée sur carte séparée jointe au livre.
© Société française de photographie. Tous droits réservés.

 


Cet astre si proche de nous paraît familier à qui, la nuit, regarde le ciel. Mais en s’éloignant, se dissimulant chaque fois, il recèle un mystère, une énigme. Suivant le regard des Anciens, des premiers observateurs de la lune, Antonio Prete nous guide dans l'imaginaire lunaire, à travers les reliefs de cette inconnue, ses mers et ses montagnes. Mais il parcourt aussi le chemin du ciel à la terre, observant les contours de notre monde illuminé par les reflets de la lune, le scintillement nouveau des feuilles, le bruissement des arbres dans l’éclat de cette lumière nocturne, paradoxale, qui interroge la valeur même de tout le monde visible. Un autre narrateur, confronté aux contingences du monde moderne, fait écho à ces méditations profondes et réussit à saisir une lumière inconnue venue du ciel. «Un fragment de ciel tremble dans le miroir constant de nos angoisses» : notre regard porté sur la lune, sur cette autre terre, semble éclairer les tourments de cet autre soi-même que nous portons en nous.

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48 pages, 15,5 x 21 cm
Prix : 18 €
ISBN : 2-914490-18-6

Tirage limité à 600 exemplaires numérotés, dont 160 exemplaires avec une œuvre originale et 40 exemplaires de tête dont 20 HC.

 
Antonio Prete est né à Copertino dans les Pouilles. Il enseigne la littérature comparée à l’Université de Sienne et a été reçu comme professeur invité dans de nombreuses universités en Europe et en Amérique.

Son œuvre critique porte sur l’étude de la traduction, de la poésie et de la littérature européenne. Traducteur du français, de l’allemand et de l’espagnol, il a permis de redécouvir en Italie les œuvres de Mallarmé, Valéry, Jabès, Rilke, Celan ou Machado. On lui doit en particulier de nombreuses publications et éditions critiques portant sur Leopardi et Baudelaire.

Il pensiero poetante. Su Leopardi, Feltrinelli, 1980
Finitudine e Infinito. Leopardi, Feltrinelli, 1998
Il deserto e il fiore. Leggendo Leopardi, Donzelli, 2004
L'Albatros di Baudelaire, Pratiche editrice, 1994
L’infinito nelle strade. Su Baudelaire, Donzelli, 2007

Ses recherches, entre littérature et philosophie, explorent le champ poétique et l’histoire des émotions à travers une œuvre inclassable et un parcours intellectuel d’une grande originalité.

Il demone dell'analogia. Da Leopardi a Valéry : studi di poetica, Feltrinelli, 1986
Nostalgia. Storia di un sentimento, Cortina, 1992
Prosodia della natura, Feltrinelli, 1993
Della poesia, per frammenti, edizioni anterem, 2006

Il poursuit dans le même temps une œuvre narrative et poétique, reconnue en Italie comme une exploration novatrice du monde sensible, une «poétique du vivant».
L'imperfezione della luna, Feltrinelli, 2000
Trenta gradi all’ombra, Nottetempo, 2004
Menhir, Donzelli Poesia, 2007

La lumière et l’ombre, l’animalité, l’élément stellaire, les grandes figures de la temporalité, entre finitude et infini, forment les jalons d’une œuvre passionnante sur l’existence et le souvenir.

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Tirage limité à 600 exemplaires numérotés, chacun accompagné d’une Éclipse de lune du 13 octobre 1856, photographie du comte Olympe Aguado, au verso de laquelle est imprimé un texte d’Antonio Prete, Leçon de ténèbres, traduit de l’italien par Pascal Gabellone.
160 exemplaires sont enrichis d’une des œuvres originales
d’Yves Bonnefoy,
Vincenzo Consolo,
Valerio Magrelli,
Valerie Mejer,
Bernard Noël,
Farhad Ostovani,
Jean-Paul Philippe
& Antonio Prete.
Les 40 exemplaires de tête, dont 20 HC,
comportent chacun toutes les œuvres des artistes et poètes.




Farhad Ostovani






Yves Bonnefoy




Jean-Paul Philippe



Bernard Noël



Valerie Mejer



Valerio Magrelli

Antonio Prete


Vincenzo Consolo

Me souvenant d’un entretien avec Martin Heidegger
Voir la lune à l’oeil nu,
Voir la lune nue à l’oeil,
Voir lune et oeil nus,
jusqu’au moment où viendra le tour de notre planète :
“Je ne sais pas si vous vous avez eu peur,
mais moi je me suis effrayé
en voyant la Terre photographiée de la Lune.”
 
Puis, quand surgit et monte dans le ciel,
pâle et royal le phare familier,
l’écran opalescent,
le rideau consolateur de l’infini et de l’éternel,
revient incertaine, tremblante la parole,
elle ne revient que pour dire la merveille…
"Mais l'ordre d'un livre, dans un recueil de fragments, c'est le lecteur qui le fait : en se mouvant sur les traces de ses propres questions, en faisant halte dans les intervalles et dans les marges pour y ajouter ses propres pensées. Un autre livre peut affleurer du blanc où la parole de celui qui écrit se brise (ou se réfracte ?) dans la parole de celui qui lit. Un livre des amis : communauté parfois visible et proche, à laquelle je dédie ces pages."
Antonio Prete, Prosodie de la nature, fragments d'une physique poétique,
Au lecteur, p.6, traduit de l'italien par Pascal Gabellone
Théétète éditions, Nîmes, 2004.
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© Abstème & Bobance éditeurs